Sonia Reboul

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Contre dépendance affective

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Attachement : la contre-dépendance affective

Peur de s’attacher et contre-dépendance affective

La contre-dépendance affective est un terme assez récent, et encore peu popularisé. Contrairement à la dépendance affective, ce trouble de l’attachement dont on parle énormément. La contre-dépendance affective  définit la peur, voire le refus de s’engager dans une relation, de s’attacher à un autre. Comme un déni de ses propres besoins émotionnels, relationnels. Le contre-dépendant affectif veut n’avoir besoin de personne, n’être dépendant de personne. Sa peur? Se sentir redevable. Sa croyance? Si j’ai des sentiments, je serai prisonnier. Ses valeurs? Liberté et indépendance. Et pourtant, malgré cela, existe également chez lui une peur de la solitude! Paradoxal? Oui… Et non! (comme souvent chez les humains, plutôt étrange non?…).

Qui est le contre-dépendant affectif?

Pour plus de simplicité grammaticale et syntaxique, je vais employer le pronom « il » pour décrire le contre-dépendant affectif, bien que femmes et hommes peuvent connaitre ce trouble de l’attachement. 

  • Bien souvent, il collectionne les potes, les ami.e.s, les connaissances, collègues de boulot… Les conquêtes également. Il est de toutes les soirées, les invitations, connait tout le monde. Seulement, c’est en surface. Jamais, le contre-dépendant affectif n’approfondit ses relations, recule, ou rompt si un lien plus fort lui semble être demandé par l’autre. 
  • A l’inverse, il peut vivre en solitaire pendant de longues périodes. Refusant le contact, évitant les sorties, fuyant toutes relations.
  • Souvent, il est accro à l’activité, toujours occupé : boulot, sport, loisirs, sorties. Passant d’une tâche à l’autre. Tout est bon pour ne pas entrer dans la relation, dans l’émotion. Ni même d’ailleurs avec lui-même…
  • Plutôt exigeant, dur avec lui-même, et avec les autres. 
  • N’a aucun problème, se sent ‘meilleur’ que les autres, plus fort.
  • Il dira que son enfance a plutôt été normale, ni plus ni moins. Ses parents, pareils. Ni plus ni moins. Il jouait plutôt seul. N’avait besoin de personne.
  • Il a parfois envie de tout quitter, abandonner, sa vie actuelle, son pays, sa famille, ses amis…
  • Il a du mal à demander de l’aide, à dire ses besoins.
  • Il fait seul, il se débrouille, peut sembler parfois être fermé, dans sa bulle.
  • Il ne sait pas faire confiance à l’autre. La relation est pour lui dangereuse, elle peut faire souffrir.

 Tout pour ne pas souffrir!

Pour le contre-dépendant affectif, ce grand évitant relationnel, la relation est synonyme de risque de souffrance. Etre en lien est dangereux. Car l’autre peut partir, rejeter, abandonner, mourir! Alors, la solution est de fuir avant de risquer de s’attacher, avant de risquer de souffrir. Voilà la raison pour laquelle il va s’entourer de sa bulle ou se protéger de son armure! Pour ne pas ressentir, ne pas entrer dans cette relation qui pourrait le rendre vulnérable. Et donc faire souffrir. 
Mais y’a un hic! Car on ne peut, en tant qu’humain, vivre en totale indépendance. Nous avons tous ce besoin fondamental d’être en lien pour exister. Nous sommes tous inter-dépendants, recherchant, selon notre besoin (de sécurité, de liens, de solitude), plus ou moins d’autonomie. Et ce paradoxe alimente la peur de notre contre-dépendant affectif. Impossible pour lui de vivre seul, et impossible pour lui de s’attacher. 

Une peur niée

Mais cette peur du rejet, de l’abandon est totalement niée, contrairement au dépendant affectif chez qui elle est à fleur de peau. Le contre-dépendant affectif a refoulé cette peur au plus profond de lui. 

Une peur venue de l’enfance?

 Cet évitement de la relation est certainement né de situations passées douloureuses. Situations qui n’ont pas été traitées, apaisées. Deuils, expériences traumatiques vécues dans l’enfance, difficultés à vivre les relations avec les figures d’attachement principales… Ces enfants, souffrant par abandon ou rejet, se sont éloignés, fermés aux relations pour ne plus ressentir d’émotions douloureuses. 

>>>>>   Sasha a 32 ans. Il se dit incapable de s’attacher. Chaque relation est pour lui éphémère, sans lendemain. Cette situation ne lui posait pas de problèmes jusqu’à ce qu’il se rende compte que sa manière d’être pouvait faire souffrir les autres. Et notamment son fils, Alexis, 6 ans. Evoquant son enfance, il se rappelle : « Ma mère? Elle s’occupait bien de moi, oui. J’avais toujours ce que je voulais, j’étais gâté. Quand j’étais malade aussi, elle s’occupait bien de moi. Mais sinon, on faisait rien ensemble. Elle faisait ses trucs et moi j’étais là. J’étais un peu seul quand même. Quand je lui parlais, elle changeait de sujet, ou me disait qu’elle n’avait pas le temps. Alors, je ne disais plus rien. Je me souviens que j’étais tout le temps dehors après. Ou alors, on disait que j’étais « dans la lune »,j’aimais m’inventer des histoires, des copains imaginaires, , on était une bande dans ma tête. C’était comme un refuge. J’ai entendu ado, la chanson de Renaud, Bande de Jeunes, ben c’est ça, c’était moi un peu. Moi tout seul et mes histoires. Comme ça, mes potes étaient toujours ce que je voulais qu’ils soient, je m’en rends compte là. C’est sûr, maintenant, c’est difficile pour quelqu’un d’être à la hauteur de ce que je veux. Là et pas trop là. Si les gens s’approchent, je panique, c’est viscéral, et je fuis, ou je retourne dans ma tête. Et ça fait mal de le dire là maintenant.» <<<<<

Le contre-dépendant affectif et le couple

Lorsque le dépendant affectif vit en lui cette peur d’être rejeté ou abandonné, le contre-dépendant affectif rencontre de nombreuses émotions contradictoires : il souhaite être en lien, il aime son ou sa partenaire (ou se persuade qu’il l’aime), et, dans le même temps, il se sent emprisonné, il étouffe lorsque l’autre se rapproche, demande des signes d’attachement. Qu’il se sent incapable de montrer. Alors, il fuit la relation : le travail, les enfants, les loisirs, le sport… Tout pour ne pas devoir entrer en intimité. 

Cette contradiction le poursuit tout au long de la relation de couple. Le partenaire, qui subit ce yoyo émotionnel, se sent de plus en plus en insécurité dans la relation et demande de plus en plus de signes d’attachement. Et le contre-dépendant affectif étouffe de plus belle, parfois même la colère monte et ainsi de suite. Le cercle vicieux tourne et tourne et tourne. Autour des peurs, des insécurités et des souffrances. 

Il ne faudrait pas penser que le contre-dépendant affectif ne souffre pas. Il n’est pas ce que l’on nomme un « pervers narcissique » dans le langage courant. Bien au contraire, il ne comprend pas son incapacité à entrer en lien, à dire ses émotions, ses sentiments. A un moment, il peut se rendre compte qu’il fait souffrir l’autre. Et la culpabilité qu’il ressent l’amène souvent à penser la rupture. 

Des solutions?

En thérapie, on va commencer par reconnaitre ce vide à l’intérieur de soi. Et c’est déjà un grand pas. Parler de ses émotions, travailler autour d’elles, c’est ouvrir la porte à la confiance et à la sécurité dans les liens que l’on va tisser. Et laisser la peur s’apaiser. Cette peur qui avait de très bonnes raisons d’être présente, on va l’identifier, la nommer pour s’autoriser à avancer vers un mieux être.
Souvent, il sera nécessaire de nettoyer certains événements du passé, de travailler sur notre style d’attachement, en hypnose et/ou EMDR. Puis, progressivement, amener de plus en plus de sécurité intérieure, de confiance et d’estime de soi afin que cela se dilue dans chacune de nos relations. De manière harmnieuse, fluide et apaisée.

Je reçois en séance d’une heure sur la commune de Bollène. Séances de coaching, thérapie et d’hypnose. N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions et renseignements.

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