Vous est-il déjà arrivé de ressentir une profonde envie de plaire ou était-ce plutôt une peur à l’idée de déplaire, de ne pas être approuvé? Dans un livre de Nardone (La peur de décider), le psychothérapeute italien emploie ce terme de ‘prostitution relationnelle’ pour définir cette peur qui anime de nombreux humains. Les femmes, comme les hommes semblent touchés par cette peur qui peut prendre de nombreux visages. 

Etre Prostitué.e Relationnel est le fait de s’adapter à l’autre pour en obtenir quelque chose. On fait semblant, on joue un rôle, on monnaye le lien, on se vend soi-même! Ce terme  peut sembler bien violent face à la gentille peur de déplaire, de ne pas plaire. En effet, finalement, qu’y-a-t-il de dangereux à vouloir être aimé, apprécié? On sait bien qu’entrer en lien avec les autres est un besoin fondamental! Néanmoins, la où ça coince, c’est quand vouloir être aimé se transforme en vouloir être aimé de tous, tout le temps et partout! 

Explications. 

Lorsque nous ressentons continuellement cette peur de ne pas être approuvés, de déplaire, nous en devenons l’otage! Nous jouons alors sans arrêt un rôle qui change en fonction de notre interlocuteur, nous devenons une sorte de caméléon de la relation dans le seul but d’obtenir un jugement positif, de l’affection ou le retour désiré. Souvent, ces personnes que la Peur de déplaire accompagne préfèrent les relations one to one aux groupes car il est plus difficile de s’adapter alors à chacun! 

Le risque? C’est de perdre de vue qui l’on est vraiment et de rester emmuré dans ces faux-self, ces persona. 

Petite entrée vers le lien et ses risques, ses peurs

Nous avons tous une manière bien personnelle d’entrer en lien avec l’Autre. Mais quand différentes peurs entrent en jeu, soit pour pallier à un trouble de l’attachement, une peur de l’abandon ou du rejet, ou à une faible estime de soi, ces peurs peuvent nous pousser à adopter des comportements dysfonctionnels et qui seront à terme, sources de souffrances.

Je l’ai déjà souvent mentionné : l’Humain est un animal social, qui a définitivement besoin d’être en lien afin de sentir vivant, d’exister. A chaque instant, nous tissons de liens, avec nous-même (et nos voix intérieures, les parties de nous), l’environnement, la nature, un Dieu (spirituel, religieux, imaginaire…), et bien sûr les autres.
Et là est le paradoxe humain : créer des liens avec l’Autre, ça peut être dangereux! Et potentiellement faire souffrir! Et de différentes façons : l’autre peut nous trahir, partir, mourir, nous abandonner, nous rejeter même et pire, un peu de tout ça à la fois!

La vie ne se contrôle pas… ah mince!

Et en plus, ben, on ne peut pas contrôler ça… Encore un paradoxe! Nous ne pouvons pas contrôler nos vies, notre environnement, les autres, notre naissance, la mort et un tas d’autres choses. On peut maitriser certains paramètres, oui : on peut vivre loin de champs de colza lorsqu’on y est allergique, choisir de manger sainement et de prendre 3 gouttes de Ravintsara par jour (spéciale dédicace) pour booster son système immunitaire, s’entourer de personnes fiables et sécurisantes… Mais à chaque instant, oui, chaque instant! un événement, une situation, un détail peut venir bousculer cet ordre et nous ramener à la réalité de la vie : elle est par définition insaisissable. Et c’est cela qui fait son charme! C’est cette instabilité qui crée les oeuvres artistiques les plus belles, les découvertes les plus époustouflantes, qui chaque instant, peut nous donner à ressentir là, juste là, à l’intérieur de nous (un peu dans le ventre, un peu plus bas, ça respire, essayez, allez-y), cette pulsion de vie qui nous anime, cette envie d’être là, de sentir et ressentir cette vivance, ce désir! Ca vit quoi!

Quand se rassurer complique tout.

Et oui, les choses se compliquent justement lorsque nos peurs sont si fortes que l’on se met à essayer de contrôler l’incontrôlable! Et c’est le contrôle de trop qui nous fait perdre le contrôle justement! 

La peur de déplaire nous amène alors à vouloir contrôler absolument le lien, la relation. Et plus on contrôle, plus on a peur de perdre ce contrôle. La tentative de solution devient alors le problème.

«  Cette faim d’acceptation et d’appréciation rend celui qui en souffre si populaire et apprécié. Car il est extrêmement sensible, disponible, attentif aux besoins des autres et prêt à se sacrifier pour obtenir leur assentiment et amadouer les jugements. Cela afin d’obtenir leur affection. » (Nardone)

Des solutions existent

Apprendre à s’apaiser, laisser les liens vivre de chaque côté, oser être soi face à l’autre, travailler l’estime de soi est un travail passionnant à travers son moi et vers son Soi.  

Par une thérapie qui va nous permettre de prendre du recul, on va comprendre comment cette ‘prostitution relationnelle’ s’est ancrée en nous, apprendre de nos propres comportements et les accepter afin de les modifier, se rapprocher de ce qui importe pour nous, de nos gouts et choix, de nos valeurs, respecter nos envies et nos opinions, libérer notre parole et toutes ces choses que l’on faisait pour les autres. Par cela, on reconstruit une estime de soi saine et équilibrante, pour avancer vers des relations sereines, harmonieuses et de partage.